Tout d’abord, il faut savoir que dans chaque région – sur la côte, dans les Andes et la jungle – les festivités de fin d’année sont célébrées selon leur histoire, leurs croyances religieuses et leurs coutumes.

Généralement sur la côte, les chants et les danses festifs rythment l’ambiance des rues, alors que dans tout Cusco, des chants de Noël en Quechua se font entendre dès les premiers jours de décembre, mettant ainsi la ville en fête.

En plus de réunir les familles comme la majorité des pays du monde, les traditions de Noël au Pérou sont marquées par une grande expérience culinaire. Dans le département d’Arequipa par exemple, le plat typique servi pendant les fêtes est le « rocoto » farci (gros piment), la tarte aux pommes de terre accompagnés de « guiñapo » et la boisson nationale la « chicha de jora » à base de maïs germé. Tandis que dans la jungle amazonienne, il n’existe pas un repas de famille où l’on ne serve les traditionnels « juanes » et la délicieuse viande séchée fumée accompagnée de boules de « tacacho ».

Ces différences de célébrations font suite à la variété culturelle, historique et climatique qui caractérisent le pays. Tant de traditions de Noël qui pimentent la fête chrétienne et qui rendent le pays encore plus attractif.

Chocolatada & Panettone

Au Pérou, le chocolat chaud est une tradition de Noël dans tout le territoire. En décembre, il existe des rassemblements appelés “chocolatadas” où des bols fumants de cette délicieuse boisson aromatisée avec un peu de cannelle, sont servis avec des tranches de panettone et d’autres en-cas.

Tous les Péruviens aiment leur chocolat chaud, même si à cette époque de l’année, dans la majeure partie du pays, c’est déjà l’été. Le temps chaud et ensoleillé n’empêche cependant pas de savourer un bon chocolat chaud réconfortant. Peu coûteux il est accessible à tout le monde.

D’ailleurs dans les Andes, il n’est pas rare de voir des entreprises ou des associations caritatives et autres ONG se rendre à cette époque de l’année dans les écoles de petits villages afin d’offrir un moment de partage aux enfants et aux habitants autour d’activités et d’une grande chocolatada. Un moment de convivialité pour réchauffer le cœur.

Astuces & Conseils Immersion Andine : Pour faire une bonne « chocolatada »

  • 1 tablette de chocolat à cuisiner ou chocolat noir
  • 2 cannelle entière
  • 1 litre de lait
  • 4 clous de girofle
  • 1 cuillerée de beurre
  • 150g de sucre (facultatif ou grammage selon la préférence)
  • 2 tasses d’eau bouillante

Instructions

Portez l’eau à ébullition avec les clous de girofle et la cannelle. Baissez le feu et laissez cuire pendant 10 minutes. Ajoutez le chocolat haché, en remuant bien jusqu’à ce qu’il soit fondu avec le beurre. Ajoutez le lait et le sucre pour terminer.

Santurantikuy et l’enfant « Manuelito »

Santurantikuy-Cusco-noël

À l’approche de Noël, Cusco accueille plusieurs marchés de Noël dont le fameux Santurantikuy qui signifie vente des Saints. Ainsi en déambulant dans les rues principales de ce marché qui ouvre ses portes le 24 décembre, jour de réveillon, sur la Place des Armes, vous pourrez trouver une variété de crèches, santons, textiles, sucreries péruviennes et autres objets de Noël.  

Ce marché qui est devenu l’une des principales traditions de Noël à Cusco regroupe des artisans, souvent très humble qui viennent des régions voisines pour vendre leurs décorations de Noël et créations colorées aux touristes en voyage et aux habitants.

L’objet artisanal le plus représenté et sûrement le plus vendu lors de cette foire est “l’Enfant Manuelito”. Il s’agit d’une représentation de l’enfant Jésus avec une figure religieuse que les Espagnols ont cherché à insérer dans la période coloniale.

On dit que ce sont les cloches de la cathédrale de Cusco qui annoncent sa naissance et non celles de Bethléem.

Les danses folkloriques au Sud du Pérou

Les fêtes et danses folkloriques d’Ica et de toute sa région, connues sous le nom de « comparsa navideña » ou encore « los Negritos de Ica », sont liées au patrimoine culturel de la population afro-descendantes. Danse à caractère religieux, son origine remonte à l’époque de l’esclavage des Hommes noirs au XIXe siècle. Cette région du Pérou, très touchée par l’esclavagisme a ainsi vu naître les coutumes de ses esclaves baptisés dans la religion chrétienne. Pour remercier Dieu, ils dédiaient à l’époque une danse pour l’enfant Dieu.

Ces danses sont devenues très répandues, et ont commencé à apparaître de plus en plus en groupe puisque les esclaves, dans leur majorité, dansaient en « cuadrillas » ou en groupes de « comparsas » (groupes d’esclaves).

Aujourd’hui, l’esclavage a heureusement été aboli mais les diverses pratiques liées à cette culture sont très influentes dans la région (musique, plats typiques et célébrations). De même, ces traditions de Noël sont perpétuées chaque année par les milliers de colons afro-péruviens que compte Ica.

L’une des principales coutumes d’Ica est la nativité vivante ou le Noël noir. Cela se passe dans le quartier d’El Carmen où la population afro-péruvienne représente la naissance de Jésus.  Les enfants commencent un « zapateo » comme une promesse à leurs ancêtres pour commémorer l’arrivée de Jésus. La joie des enfants, les applaudissements des adultes et les instruments de musique tels que la “quijada de burro” et le “cajón” font partie de cette grande fête créole-afro-péruvienne.

La canasta navideña

Panier garni de noël au Pérou

À l’approche de Noël il n’est pas rare de croiser des personnes dans la rue qui rentrent chez eux avec un grand panier garni dans les mains.

Au Pérou il s’agit d’un moyen très populaire et notamment pour les entreprises de faire des cadeaux à leurs employés durant les fêtes de fin d’année afin de les remercier de leurs efforts. Généralement, il s’agit d’un panier composé principalement de nourriture, de boissons alcoolisées et de quelques friandises comme le fameux Panettone, tant consommé pendant les fêtes.

La Misa de Gallo

Messe de noël à Lima au Pérou

La Misa de Gallo, est le nom populaire de la messe catholique habituellement célébrée avant minuit le jour du Réveillon. Elle commémore la naissance de Jésus par la lecture de différents textes de l’Évangile. Cette tradition n’est évidemment pas exclusive au Pérou.

Lors de cette messe, les gens apportent généralement une image de l’enfant Jésus pour la placer au sein de la crèche de l’Église.

Cette messe est ainsi célébrée dans différentes régions du Pérou mais un des endroits les plus connus est la Plaza San Martin avec sa cathédrale. Le Cardinal de Lima préside cette messe de minuit durant à peu près une heure et demi.

 

Takanakuy : règlements de compte à Noël

Perdue dans les Andes, la petite province de Chumbivilcas a une bien drôle de tradition pour Noël : le Takanakuy. Mot signifiant « se frappant les uns les autres » dans la langue Quechua. Il s’agit d’une coutume qui invite les habitants à se battre pour régler leurs différends qu’ils ont pu avoir durant toute l’année.

L’objectif est de commencer la nouvelle année en paix. C’est pourquoi lors de chaque combat, que ce soit entre hommes, entre femmes ou entres enfants, il se terminera toujours par une accolade. Grâce à ce combat, le conflit prend fin. C’est l’esprit de Noël, bien qu’en réalité l’origine de cette tradition ne soit pas très sainte.

Cette tradition est née lors de l’époque coloniale, quand les Espagnols faisaient combattre leurs esclaves pour le plaisir ou pour régler un problème de propriété ou autre. À la fin de la domination espagnole, le Takanakuy a fusionné avec le Huaylía, qui sont des chants et des danses de résistance incas, et c’est devenu un mécanisme pour résoudre les désaccords entre villageois et maintenir l’esprit guerrier inca.

De plus ces villages très reculés ont souvent été oubliés par les autorités policières. Ils ont alors dû trouver un moyen de se faire justice eux-mêmes.

Le village le plus connu est Santo Tomas à sept heures de route de l’ancienne capitale inca, Cusco. Le village est situé à 3480 mètres d’altitude et compte plus de 24 000 habitants. Le lieu parfait si vous voulez assister, un 25 décembre, aux règlements de compte Andins.

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