Connue pour son dérivé malsain, la plante sacrée était à l’origine au centre de la culture Inca. En effet, son utilisation était importante et diversifiée : économique, médicinale ou encore religieuse. Son nom vient du mot Aymara « q’oka » qui signifie « aliment pour les travailleurs ». On vous dit tout sur la feuille aux multiples vertus.
La feuille de coca dans la culture inca
Dans la culture Inca, la coca est une plante sacrée créée par la Pachamama, la Terre Mère. Certains l’appellent alors Mama Inala en quechua ou encore Mama Coca. Cependant, une autre légende du Pérou raconte que c’est Mama Qilla, la Lune, qui a répandu la plante sacrée. Elle l’aurait fait sur ordre d’Inti, le dieu Soleil qui souhaitait que son peuple puisse lutter contre les maladies, la soif, la faim et la fatigue et avoir de la vitalité et de la force pour exercer ses activités quotidiennes. Cette plante avait pour but de guérir, de guider et d’anticiper les événements de la vie.
Les feuilles de coca sont également utilisées comme offrandes lors de rituels honorant la Pachamama ou d’autres grands évènements. Lors de ces rituels, trois feuilles sont choisies parmi les plus belles pour former un « Kintu ». Ces feuilles servent à remercier la Pachamama pour ce qu’elle nous offre au quotidien en guise de gratitude ou encore à lui manifester un désir profond ou un souhait pour soi ou un proche.
La plante sacrée avait également une importance dans l’économie de la culture Inca puisqu’elle servait de monnaie d’échange.
Les vertus de la coca
La plante vénérée par les Incas est une des plus nutritives au monde. En effet, elle contient de nombreux minéraux, vitamines et antioxydants.
L’utilisation de ces feuilles a de nombreux bienfaits car elles permettent de combler la sensation de soif et de faim dues à leur pouvoir anesthésiant sur l’estomac. Elle a de nombreux autres avantages puisqu’elle permet de lutter contre les infections intestinales, les maux de tête, les maux de ventre ou encore le mal des montagnes. Son effet stimulant permet de lutter contre la fatigue. L’arbuste peut également servir pour anesthésier ou aider à perdre du poids. Les feuilles de coca contiennent 14 alcaloïdes qui permettent une meilleure métabolisation des graisses et des glucides mais également de fluidifier le sang, de réguler le manque d’oxygène présent dans l’environnement ainsi que la pression artérielle et d’améliorer le fonctionnement du foie et de l’organisme en général.
L’utilisation de la coca
- L’usage de la feuille de coca est encore quotidien dans les communautés locales du Pérou pour prévenir la faim et la soif et pour ses divers pouvoirs médicinaux, notamment contre le mal de l’altitude et son apport énergisant. Les feuilles sont mélangées à une pâte de cendre appelée « llipta » puis chiquées ou simplement infusées dans de l’eau chaude pour faire un maté.
- Les feuilles peuvent également être transformées en farine pour un usage de complément alimentaire.
- Des rituels ancestraux de prédiction sont toujours d’actualité. Durant ces rites, un chamane prie les Apus, les dieux des montagnes, lève trois feuilles de coca, les jette sur un tapis puis examine leur position et explique la prédiction à la personne concernée. Ce rite est synonyme de respect et d’interaction entre l’Homme et la Nature.
La culture de la plante andine
L’arbuste est cultivé dans les Andes et les régions du Pérou, de la Bolivie et de la Colombie situées entre 300 et 1 500 mètres d’altitude. Le cocaier ou arbre à coca produit des petites fleurs blanches et son fruit est rouge et de forme ovale. Le plant peut atteindre jusqu’à 6 mètres de haut mais est en général taillé à 1.50 mètre pour faciliter sa production ainsi que la récolte des feuilles. La récolte à lieu 3 à 4 fois par an. Une fois terminée, le cocaleiro ou producteur de coca fait ensuite sécher les feuilles.
La coca et la cocaïne sont deux produits complètement différents et à ne pas confondre. La cocaïne provient effectivement de la feuille de coca mais n’utilise qu’un seul de ses nombreux alcaloïdes. Le stupéfiant se compose surtout d’une quarantaine de produits chimiques qui, eux, apportent les effets néfastes pour la santé lors de la consommation. La feuille de coca seule n’est pas nocive pour la santé et n’engendre aucune dépendance.
Afin de lutter contre la dérive de la plante aux milles vertus, les États d’Amérique Latine ont mis en place des campagnes aux slogans clairs comme en Bolivie : « Coca si, cocaina no ! ». Ces campagnes ont été accompagnées d’actes puisque de nombreuses parcelles de culture de coca ont été remplacées par des cultures de cacao ou de café. Un de ces agriculteurs, concerné par le changement de plantes, explique que son cacao est ensuite vendu en Angleterre au double du tarif habituel et qu’il vit maintenant plus sereinement. Les États sont soucieux du changement et de la lutte contre les stupéfiants tout en gardant le souhait de revaloriser la feuille sacrée. C’est à ce titre qu’est fêtée la Journée Internationale de l’Acullico, la mastication de la coca, chaque 12 mars en Bolivie.
La plante de nos jours
Aujourd’hui la plante est encore un élément symbolique fort de la culture des pays andins. Son usage lors de rites, offrandes, fêtes continue à avoir lieu. Sa consommation alimentaire peut se faire sous forme d’infusions, gâteaux, bonbons, farine ou encore en dentifrices. La boisson la plus consommée au monde, en dehors du café et du thé, contient d’ailleurs une essence à base de coca : il s’agit bien sûr du Coca-Cola. C’est grâce à la présence de la coca dans la boisson que son usage était au début médical.
Malgré ses nombreux bienfaits si vous ne souhaitez pas passer un mauvais quart d’heure (ou plus) à l’aéroport, on vous déconseille d’essayer d’en ramener en France comme souvenir de votre voyage au Pérou ou en Bolivie car son exportation reste interdite.