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Synopsis :

Moi, c’est Sam. Vous vous demandez qui peut bien se cacher derrière ce prénom ? Eh bien, une jeune femme. Enfin, je dirais plutôt une aventurière des grands et petits chemins. Une baroudeuse dans l’âme. Une mordue d’adrénaline et des rencontres humaines. 

Je suis une exploratrice de l’ère moderne en quête d’expériences authentiques et inédites. Je cherche la chaleur dans le sourire des habitants et l’émerveillement face aux paysages flamboyants de majestuosité. Je désire ardemment toucher l’extraordinaire à chaque coin de rue. Je veux sentir une métamorphose à chaque étape de mon itinéraire. Car oui, le voyage est quelque chose qui nous bouleverse et nous renverse, qui nous subjugue, qui nous transcende. Grande voyageuse, je parcours les mondes et les univers, les ambiances et les atmosphères. 

Découvrez donc le Pérou avec moi, à travers mes récits peuplés d’exploits et de galères, de moments forts en émotion et d’escapades au sein d’une nature absolue. Je vous emmène avec moi au cœur des Andes et de ses légendes !

Chapitre 1 : Départ pour le Pérou

Je viens d’arrêter mon choix, ça y est, sur une destination bien précise. Je suis prête à franchir le pas, à franchir l’océan Atlantique. En avant toute pour cette destination lointaine, celle qui fut à l’origine de civilisations grandioses et ingénieuses : le Pérou ! Cela fait quelques mois que ce pays m’obnubile, m’hypnotise : à croire même que l’univers a manigancé derrière mon dos car les reportages sur cette destination se succédaient chaque semaine à la télé, tandis que les posts Insta qui apparaissaient dans mon « fil » vantaient ses sublimes paysages colorés. Après avoir compilé toutes sortes d’informations sur Internet, me voilà fin prête à affronter cette terra incognita.

Je me prépare donc mentalement à parcourir tous ces kilomètres et regarde surtout au fond de mon sac si mon précieux sésame pour voyager est à jour : ouf, mon passeport biométrique n’est pas encore obsolète ! Il a encore quelques belles années devant lui avant d’expirer.

Je regarde également les produits à ne surtout pas mettre dans ma valise. J’essaie de me rassurer au maximum. Un peu tête en l’air, je ne veux surtout pas avoir de mauvaises surprises à mon arrivée. En effet, ce n’est pas une fois sur place, avec un jetlag pas possible dans les dents, que j’aurai l’esprit à résoudre des problèmes insolvables. J’écris donc une liste des affaires à ne surtout pas oublier, et une autre des choses à checker avant de partir : faire les vaccins ou les rappels, acheter de l’anti-moustique coriace pour les insectes préhistoriques qui pullulent dans la jungle amazonienne, constituer une petite trousse à pharmacie dans la plus pure tradition de la gringa hypocondriaque que je suis, et enfin, le plus important, réserver mon vol pour Lima !

Une fois mes billets en poche et mes premières nuits à Lima réservées, je fais la tournée des amis avec lesquels nous discutons des probables péripéties qui m’attendent. Tous y vont de leurs petits commentaires et me donnent leurs recommandations, toutes plus judicieuses les unes que les autres. À tel point que je me retrouve la veille de mon départ à écumer les forums et les blogs sur Internet afin de me rassurer sur la situation socio-politique du pays dans lequel je m’apprête à mettre les pieds ! Le grand saut m’attend, advienne ce qu’il devrait bien m’arriver !

Des pensées tumultueuses s’agitent sous mon crâne au moment de prendre place dans l’énorme carlingue qui va nous transporter jusque sur le continent américain. Puis j’allume l’écran encastré dans le dossier de mon voisin de devant, sans plus me préoccuper du Pérou. Le voyage à bord de l’avion semble être un lieu spatio-temporel à part : ni tellement là où nous étions auparavant, ni réellement tout à fait à destination. Nous voilà dans un entre-deux où l’esprit est en ébullition et cherche à s’occuper. Je glisse le magazine culturel acheté à l’aéroport dans le filet devant moi contenant les consignes d’évacuation et m’installe confortablement pour lire l’un des trois livres que j’ai apportés avec moi. J’ouvre ainsi Ça peut pas rater ! de Gilles Legardinier, pour commencer avec une note de légèreté salvatrice, tandis que les deux bouquins (Le vieux qui lisait des romans d’amour de Luis Sepulveda et La Fille Automate de Paolo Bacigalupi) sont restés bien sagement bouclés dans ma valise en soute. Sur la première page, mes yeux reconnaissent tout de suite l’écriture précipitée et serrée de ma mère. C’est elle qui m’a offert ce livre avant de partir. Je peux y lire des mots d’encouragement et j’y puise toute la chaleur qu’ils contiennent. Ensuite les pages défilent et le cerveau lâche petit à petit la pression, s’autorisant un court répit dans les circonvolutions qu’il imagine déjà pour vous à destination.  

Le trajet se déroule finalement sans encombre, quelques insomnies tout au plus ayant ponctué la linéarité de ce voyage en suspens dans les airs. Lorsque le commandant de bord nous annonce enfin la descente de l’avion, j’efface les reliefs de mon dernier grignotage, heureuse de pouvoir bientôt quitter ce siège bien trop étroit. Il me tarde de fouler le sol péruvien, de déjouer les pièges dans lesquels tombent les touristes crédules et ainsi continuer de penser que je suis une routarde avertie et consciencieuse. L’avion pique enfin du nez, nous y sommes presque !

Un membre d’équipage ouvre la porte une fois l’avion à l’arrêt et un faisceau de lumière pénètre l’habitacle. C’est bientôt mon tour de descendre et de fouler le macadam chaud de la piste d’atterrissage. Je suis remplie dès lors d’une excitation électrique même si la lourdeur de mes jambes vient se superposer à cette émulation. Je la mets très vite en arrière-plan : je profite de ce regain d’énergie et suis les nombreux passagers qui me précèdent. Nous attendons tous nos valises, dans le brouhaha des signaux sonores et des annonces de l’aéroport. Une voix féminine retentit soudain dans les haut-parleurs, énumérant le nom d’un passager en retard, tout en indiquant la porte à laquelle il est attendu.

Enfin ma valise en main, je me remets en route, la faisant rouler à mes côtés, mon sac à dos devant moi. Les pickpockets n’ont qu’à bien se tenir ! La sortie est en vue, je m’y précipite en suivant les nombreux panneaux « salida » localisés au-dessous de ma tête. Le bruit des portiques de contrôle et des tapis roulants vrombissant m’étreint un bref instant, avant de s’évanouir soudainement une fois dehors, à l’air libre.

Me voilà désormais à l’extérieur, les deux pieds sur le bitume chaud. Je m’aperçois que la température est tiède et le ciel gris. Je sens déjà des notes d’iode caractérisant ce bout de terre situé en bord d’océan. Je projette mon regard tout autour : des voitures alignées par centaines, des voyageurs étrangers avec leurs malles pleines, des chauffeurs de taxi patientant avec une pancarte à la main. Je dévisse ma gourde pensant y trouver de quoi me désaltérer, puis je me souviens (trop tard) que j’avais bu tout son contenu à l’aéroport Charles de Gaulle afin de gagner le droit de garder ma bouteille isotherme… Je renferme donc ma gourde, dépitée. Je boirai plus tard décidément.

Me voyant seule sans accompagnant, les chauffeurs sans passager attitré viennent m’offrir leurs services. Des propositions fusent, des chiffres sont lancés en espagnol. Je me remémore les conseils lus en ligne et choisis de faire confiance à un taxi officiel avec lequel je viens d’obtenir un prix raisonnable. Le chauffeur me déleste de mes bagages, que je lui abandonne docilement, ne gardant que mon sac à dos contenant mes plus précieux trésors : mon passeport, un peu de cash et mon ordinateur. Je m’embarque dès lors à bord du taxi, me ceinture et me laisse guider par mon nouvel interlocuteur. Il est liménien, il s’appelle Juan Carlos. Et il connait la capitale comme sa poche ! Tout en m’acheminant jusqu’à l’adresse de mon auberge de jeunesse, il me conte l’histoire de son pays, dans un espagnol chantant. Les buildings défilent et j’aperçois, coincée dans ce véhicule entre d’immenses falaises de terre et une bande de béton, enfin la mer. Je me dis que la vue doit être imprenable depuis les hauteurs. Le taxi s’immisce et se faufilent dans la circulation dense, jusqu’à arriver à mon hostel au cœur du quartier de Miraflores.

Je récupère ma valise et clopine jusqu’à la réception de l’auberge en saluant de la main le chauffeur qui repartait déjà. La fatigue se rappelant à moi soudainement, je montre ma réservation imprimée sur du papier recyclé dont l’encre a un peu bavée. Je me fais indiquer le numéro de ma chambre et je m’empresse de l’atteindre, l’idée d’une bonne douche chaude ne me laissant pas indifférente. Je laisse en jachère ma valise au pied de mon lit, éventrée, dans laquelle j’ai pioché une serviette de bain, et je me rue dans la salle de bain. Sous l’eau, je sens ma fatigue disparaître en même temps que l’eau par le siphon de la douche. Je sors propre et requinquée, l’esprit plus vif, prête à me lancer à l’attaque de la gigantesque et tentaculaire Lima…

À suivre…

Écrit par Léa Van Cuyck

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