Synopsis :
Moi, c’est Sam. Vous vous demandez qui peut bien se cacher derrière ce prénom ? Eh bien, une jeune femme. Enfin, je dirais plutôt une aventurière des grands et petits chemins. Une baroudeuse dans l’âme. Une mordue d’adrénaline et des rencontres humaines.
Je suis une exploratrice de l’ère moderne en quête d’expériences authentiques et inédites. Je cherche la chaleur dans le sourire des habitants et l’émerveillement face aux paysages flamboyants de majestuosité. Je désire ardemment toucher l’extraordinaire à chaque coin de rue. Je veux sentir une métamorphose à chaque étape de mon itinéraire. Car oui, le voyage est quelque chose qui nous bouleverse et nous renverse, qui nous subjugue, qui nous transcende. Grande voyageuse, je parcours les mondes et les univers, les ambiances et les atmosphères.
Découvrez donc le Pérou avec moi, à travers mes récits peuplés d’exploits et de galères, de moments forts en émotion et d’escapades au sein d’une nature absolue. Je vous emmène avec moi au cœur des Andes et de ses légendes !
Chapitre 2 : Découverte de Lima
Ça y est, j’y suis ! Je suis au cœur de Lima, centre névralgique par excellence du Pérou. Une courte nuit derrière moi et un petit-déjeuner frugal sitôt avalé, je m’empresse de me préparer pour ma première exploration de la ville.
J’enfile des vêtements confortables qui sentent encore l’odeur de mon chez moi, boucle ma ceinture securit où je roule quelques billets et quitte ma chambre, confiante.
Je marche les yeux effleurant chaque bâtiment et chaque visage. Je progresse dans cette immensité d’asphalte, mes pupilles ricochant sur les hautes fenêtres des buildings, les balcons joliment ouvragés des maisons coloniales, les façades colorées des magasins ainsi que sur les stands ambulants où s’éparpillent des fruits juteux et des gâteaux ambrés.
Mes pas m’amènent finalement au Parc Kennedy, où se prélassent des dizaines de chats au soleil, sous l’œil amusé des passants. Je déambule entre les parterres de fleurs multicolores, les étendues de pelouse vert tendre, dont les coloris ravivent la toile urbaine, rehaussant les tons pastel des bâtiments environnants. Sous la frondaison des palmiers, des sculptures de taureaux cinabres et céruléens veillent sur le jardin public, tels deux cerbères gouailleurs.
Je m’arrête soudainement près d’un vendeur ambulant dont l’étal est recouvert de picarones, des beignets de courge et de camotes. L’odeur sucrée flottant autour du stand égaye mes papilles, ce qui me décide à passer commande : me voilà donc quelques secondes plus tard avec un beignet chaud et croustillant entre les mains.
Sur l’artère principale, les bus se bousculent sur le bitume, klaxonnent et se fraient un chemin coûte que coûte. Plus loin, au détour d’une ruelle, je m’arrête, fascinée par un spectacle de rue : trois musiciens se donnent la réplique, un sourire contagieux sur les lèvres. À côté, six danseuses vêtues de costumes chamarrés de bleu et de jaune, bougent en cadence un pas après l’autre, leurs jupons ondulant au rythme du balancement de leurs hanches. Tout de suite, une plénitude m’envahit. La chaleur qui se dégageait de cette offrande musicale m’invitait au plaisir simple de la contemplation.
Ayant lu sur les forums qu’il était possible de réserver des city tours gastronomiques, je décide d’en réserver un en ligne via l’agence francophone dont j’avais noté le nom sur mon carnet de voyage. Toujours curieuse de découvrir de nouvelles saveurs et d’expérimenter de nouvelles sensations, je pars donc à l’assaut des saveurs exotiques de ce pays au passé plurimillénaire.
Faisant marcher le wifi public disponible, je me dirige donc d’un pas mesuré en direction du point de départ donné pour mon excursion, appréciant ainsi l’accalmie soudaine que m’offrent bientôt les petites ruelles du district de Barranco. L’ambiance ici y est plus bariolée, suave et conviviale, ce quartier des artistes émulant la créativité de chacun. Me voilà donc immergée dans l’atmosphère pétillante du quartier bohème, prête à relever tous les défis culinaires.
Le tour débute avec un restaurant local, dont les effluves appétissantes invitent les clients à s’attarder. Je m’assois à une table un peu en retrait, désireuse de savourer ce moment d’introspection, et commande un ceviche, mon estomac ayant enfin manifesté son appétit. Je prends également un fameux pisco sour, dans lequel je trempe mes lèvres sans plus attendre. Ce breuvage frais et désaltérant séduit dès lors mon palet. Quel délice !
Un serveur m’apporte enfin mon plat. La belle présentation me fait saliver d’avance. Des morceaux de poissons crus sont mélangés dans mon assiette, tendres et fermes à la fois. Des effluves de coriandre et de citron vert montent jusqu’à mes narines, finissant de subjuguer mes sens. Je mélange d’un coup de fourchette le contenu qui m’est offert, et découvre de nouvelles textures et saveurs. Je déguste ensuite délicatement ce repas, enivrée par ce maelström de senteurs. Le goût léger du piment s’attarde un peu sur ma langue, sa tiède morsure refluant petit à petit. Un régal !
Le serveur revient alors pour m’offrir une deuxième boisson contenant un liquide violet, exhalant une odeur sirupeuse. Il m’explique alors qu’il s’agit d’une chicha morada, une boisson typiquement péruvienne, préparée à partir d’ananas, de clous de girofle, de cannelle et de sucre, beaucoup de sucre ! Quant à sa couleur violette, elle provient du maïs violet, épis ne poussant qu’aux altitudes les plus hautes, mis à bouillir avec les autres ingrédients. Le goût en bouche est agréable : j’ai l’impression de siroter une boisson sucrée tout droit descendue des Andes à ma rencontre !
Nous repartons tous ensemble après avoir fini nos chichas moradas, les papilles ravies. Nous cheminons alors dans le quartier de Barranco, puis déambulons dans le Mercado, où s’échappent des odeurs doucereuses de mangues, de papayes et de chirimoyas. Des tubercules et des légumes, dont les formes me sont inconnues, sont étalées sur les dizaines de stands du marché couvert. Sur notre passage, des marchandes proposent des jus de fruits frais, mettent en route leurs mixeurs, ajoutant du miel ou de l’aloe vera, au gré des demandes. Les jus, ici, sont à la carte ! Plus loin, nous passons devant un restaurant où les locaux se pressent pour venir déjeuner. Notre guide nous explique alors que l’enseigne sert surtout du lomo saltado. La vue des assiettes bombées, recouvertes de boeuf mariné au soja et flambé au Pisco accompagné de ses frites nous firent saliver.
À la fin du circuit, mon esprit est en ébullition. Je veux toucher du doigt toute la palette que peut offrir cette cité côtière, édifiée sur une bande désertique. Mes chaussures avalent dès lors le béton jusqu’à plus soif, en quête de nouvelles sensations. La ville vibre et rayonne autour de moi. Les voitures se succèdent sur le réseau micellaire de la capitale. Le soleil périclite de plus en plus, installant une ombre bienfaitrice après la chaleur incandescente estivale.
Un peu plus tard, mes pérégrinations m’amènent au Malecón, le long de la côte Pacifique. J’observe alors les allées et venues des passants, sentant l’atmosphère changer. C’était désormais le début de soirée : les magasins allumèrent petit à petit les guirlandes de leur terrasse, les amoureux se bécotant dans le parc de l’Amour, les étudiants ou les groupes d’amis se donnant rendez-vous dans les parcs et s’engouffrant dans le premier bar venu.
La journée est vite passée, tellement elle a été riche en aventures. L’air iodé de la Costa Verde, lieu idéal pour flâner en début de soirée, me rafraîchit la peau et alanguie mon âme. En face de moi, la mer est calme, le ciel se colorant petit à petit d’orange et de rose. Quelques nuages s’accrochent encore à la trame céleste, qui seront bientôt engloutis par la nuit approchante. Confortablement adossée sur un banc en mosaïque rappelant étrangement les sculptures de Gaudi, je contemple le spectacle de l’astre solaire se faisant absorber par l’horizon, nimbant l’océan Pacifique de paillettes ocrées…
À suivre…
Écrit par Léa Van Cuyck